Comment vivre en France demain ensemble ?

Publié le par Serge

Le grand débat sur l’identité nationale "Pour vous, qu’est-ce qu’être français" voulu par le Président de la République et ouvert par Eric Besson  Ministre de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire vient de s'achever par un séminaire gouvernemental peu glorieux.

En conclusion, le Premier  Ministre a annoncé quelques petites mesures. Il fallait bien sortir de l'impasse le grand projet présidentiel qui souhaitait "valoriser l'identité nationale" pour que les Français soient de nouveau fiers de leur pays.

Avec une approche mal réfléchie, ou peut-être trop réfléchie, des buts et de la période, ce débat a soulevé dés le début de nombreuses réserves.

Poser la question en ces termes, n'était ce pas forcément lui donner des accents de "Révolution Nationale" (les années Vichy) avec son cortège de stigmatisations ?

Alors que 60% des personnes interrogées, toutes générations confondues, estimaient que débattre de cette question était une "bonne chose", fallait-il l' instrumentaliser  à seule fin électorale.

Un président garant constitutionnellement de l'unité du pays n'aurait-il pas pu s'imposer d'avoir une vision plus contemporaine de la fierté d'habiter notre pays ?

Les grands mouvements mobilisateurs ne sont pas nés à l'ombre de sombres petits calculs mais à la lumière de l'Intelligence, de la Raison et de la Pensée.

 Alors que 30% des français ont des origines étrangères, alors que 8 millions d'immigrés vivent dans notre pays, alors que les nouvelles technologies de la communication, de l'information et des transports relativisent des mots comme Intégration et Assimilation ne pouvait-on pas au sommet de l'Etat  poser la question de la fierté d'habiter en France de manière plus  courageuse ?

"Comment vivre en France demain ensemble ?" par exemple, cette question aurait eu le mérite de ne pas exclure plus de 10% de la population vivant sur le territoire français.

Elle aurait eu le mérite ne de pas stigmatiser, une partie de sa population en fonction de sa croyance.

Elle aurait eu le mérite de rappeler les droits et les devoirs de chacun et peut-être de les toiletter et d'en imaginer de nouveaux. 

Elle aurait eu le mérite de mettre en lumière que "l'identité nationale" n'est pas exclusivement  fondatrice de "l'identité d'un pays" et que le modèle politique, économique et social en était le plus solide pilier.

Mais pouvons-nous attendre de la Droite au pouvoir actuellement, la plus idéologique, la plus libérale que nous ayons eu depuis un siècle et demi qu'elle ouvre ce débat en ces termes, alors que cette Droite, mélange des genres les plus passéistes (bonapartiste, mac-mahoniste, pétainiste) n'ont de cesse que de détruire le modèle français ?

 

Il appartient aux citoyens de s'en saisir.

 

 

"On ne saurait stigmatiser par trop d'expressions le vice de ces hommes souples et trompeurs toujours prêts à parler comme vous le voulez, non comme la vérité l'exige."

  [Cicéron - Extrait de De Amicitia]

 

Publié dans Idées: Vouloir

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